Au début des années 1990, dans le prolongement des réformes ayant placé le Vietnam sur la voie de l’« économie de marché à orientation socialiste », un marché immobilier est réapparu dans les grandes villes du pays. Ce marché immobilier est, depuis sa réémergence, particulièrement volatil et est marqué par une succession de cycles de surchauffe-récession. C’est dans ce contexte qu’ont émergées à la fin des années 2000 des zones urbaines dites « fantômes ». A partir d’une approche empruntée à l’économie politique, l’analyse de l’apparition de ces zones « fantômes » met en lumière le « virage immobilier » pris par l’État Parti Vietnamien. Ce travail révèle comment ces singularités de l’environnement politico-économique vietnamien ont façonné les pratiques.