Adèle Feugier sous la direction de Jean-Philippe Meloche
Les villes font face à des temps incertains, traversant deux paradigmes de changement sociétal et environnemental. D’une part, une tendance qui se dessine très clairement suite à la pandémie est le changement dans les modes de travail des individus et des entreprises. La reconfiguration entre les transformations des formes de travail et les villes est à penser, alors que les taux d’inoccupation des immeubles de bureaux dans les centres-villes semblent se maintenir sur le long terme. À Montréal, ce taux d’inoccupation au centre-ville culmine à plus de 19 % et ce pour les immeubles de catégories B et C, en 2022. D’autre part, la crise du logement abordable, poussée par une pénurie de ces derniers, inquiète et suscite de fortes tensions sur le marché locatif. A Montréal, le taux d’inoccupation de ces derniers était seulement de 3% en 2021, illustrant cette tension.
Face à ces problématiques communes, certains centres villes donnent lieu à des initiatives innovantes et ouvrent un nouvel horizon de pratiques immobilières entre les porteurs de projets et les investisseurs. Les opérations de reconversions s’imposent alors dans le champ urbain et politique comme étant une solution à ces problématiques. Afin de déterminer si cette solution est souhaitable et faisable au centre-ville montréalais, cette recherche s’appuie sur une revue de la littérature ainsi que sur une analyse comparative. Les résultats de cette recherche sont nuancés. Le centre-ville conserve en effet un atout indéniable : sa centralité d’emplois et sa vitalité commerciale. De plus, des nombreux freins concernant la faisabilité de ces opérations de reconversions doivent être pris en considération. Cependant, des mécanismes alimentant la prise de décision sont proposés afin de déterminer le potentiel de reconversions des immeubles dont la vacance reste structurelle.