Phnom Penh, ville fantôme totalement vidée de ses habitants et partiellement détruite par le régime génocidaire khmer rouge entre 1975 et 1979, semble aujourd’hui renaître de ses cendres, comme en témoigne la multiplication de nombreux projets immobiliers ambitieux. Cependant, la modernisation apparente de la capitale cambodgienne s’accompagne d’une ségrégation socio-spatiale accrue et d’écarts socio-économiques de plus en plus importants. Faut-il y voir l’émergence d’une ville duale, qui opposerait les plus riches aux plus pauvres, les beaux espaces résidentiels aux quartiers ouvriers, les intérêts privés aux intérêts publics ? Loin de là, et c’est bien ce que ce livre entend démontrer.
En se concentrant sur la production, les activités et les stratégies immobilières, l’ouvrage s’articule autour de l’idée que le lien entre l’urbanisation et l’activité immobilière ne relève pas seulement de la sphère économique. En effet, la production immobilière est aussi tributaire des dynamiques sociales, politiques, culturelles et spatiales qui structurent les dynamiques d’urbanisation. En ce sens, cet ouvrage s’attache à explorer, comprendre et représenter les liens qui se tissent entre l’immobilier, les dynamiques territoriales et les stratégies d’acteurs (de l’habitant au promoteur privé, en passant par les institutions) dans le contexte plus général de modernisation d’une petite capitale en développement.
Gabriel Fauveaud est docteur en géographie, diplômé de l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et spécialiste des dynamiques urbaines dans les pays en développement. Il a publié de nombreux articles sur Phnom Penh en français et en anglais. Après un post doctorat dans le cadre de l’Observatoire Ivanhoé Cambridge de la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal, il est actuellement chercheur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage et au Département de sciences politiques de l’Université de Montréal.
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