Le REM, un train léger liant la ville et les banlieues de Montréal, sème la controverse dans les milieux politique et académique avec sa gouvernance conférant à la CDPQ (fonds de pensions institutionnel) une autonomie inédite. Une meilleure compréhension des avantages et des désavantages de ce modèle, qui s’apparente à un partenariat public-privé, serait importante avant de multiplier de telles initiatives.
Pour ce faire, ce rapport propose une analyse comparative du REM avec des projets similaires ailleurs dans le monde, soit la Skytrain Canada Line de Vancouver et le Tramlink de Croydon au Royaume-Uni. L’analyse s’appuie sur une revue de littérature sur les partenariats publics-privés en transport et sur l’étude des contrats et de la réalisation des projets sélectionnés afin de caractériser le partage des compétences, des risques et des responsabilités entre les partenaires. Plusieurs aspects sont pris en compte, dont la conception, la construction, le financement, l’exploitation, la propriété, l’achalandage et le développement immobilier (modèle DBFOORD), dans le but d’analyser les avantages et les désavantages de la relation contractuelle.
Les résultats permettent de tirer des conclusions sur l’absence de planification et de supervision par le secteur public des activités de la CDPQ, sur la faiblesse des garanties aux usagers et aux contribuables, ainsi que sur le potentiel non-exploité du développement immobilier. Ces éléments sont le revers d’une promesse en construction bien avancée du plus grand projet de transport collectif à Montréal, voire au Canada, depuis plus de 50 ans, dans des coûts et délais raisonnables.