L’acceptabilité sociale d’interventions d’aménagement durables dans les banlieues de la grande région de Montréal

Une Bourse Focus Urbain 2022 a été attribuée à Guillaume Montpetit pour son projet de mémoire de maîtrise :

« Au cours des dernières années, les grandes métropoles canadiennes sont devenues très proactives en ce qui a trait à la transition écologique. (Teicher, 2021) Les villes de Montréal, Vancouver et Toronto ont toutes les trois adoptées dans les dernières années des stratégies et plans d’actions afin d’être carboneutres d’ici l’horizon de 2050 dans le cadre de leur participation au regroupement international du C40. (Ville de Montréal, 2022; Ville de Toronto, 2021; Ville de Vancouver, 2020) En ce qui concerne la Ville de Montréal. Celle-ci est elle-même actuellement en processus d’élaboration de son futur plan d’urbanisme et de mobilité 2050, lequel guidera la Ville dans sa transition écologique pendant les prochaines décennies. Suivant sa feuille de route, elle se donne d’ambitieux objectifs en matière de mobilité durable, de densification, de décarbonation des bâtiments, de protection des espaces verts (dorénavant nommées interventions d’aménagement durables) sur son territoire et d’amélioration de la qualité de vie des montréalaises et montréalais.
Un enjeu important s’impose cependant et risque d’avoir une incidence importante sur la transition écologique de la Communauté Métropolitaine de Montréal. Cet enjeu est que la majorité de la population du Grand-Montréal habite dans une forme de banlieue tandis qu’une minorité de celle-ci habite dans les quartiers centraux de la Ville. En fait, 66% de la population du Grand-Montréal habite dans une banlieue automobile, où la majorité des habitants se déplacent presque exclusivement en automobile et où la maison unifamiliale isolée est le type d’habitation dominant. (Gordon et al., 2018) Par ailleurs, à l’échelle de la Communauté Métropolitaine de Montréal (CMM), les banlieues ont connu une croissance démographique de 84% entre 2006 et 2016. (Gordon et al., 2018)
Cette croissance notable des banlieues montréalaises est particulièrement problématique puisque les environnements banlieusards sont souvent qualifiés comme étant des milieux peu durables comparativement aux quartiers urbains, notamment en raison de la dépendance automobile de leurs habitants et de l’étalement urbain qu’elles engendrent. (Beske et Dixon, 2018; Teicher, 2021) Paradoxalement, à l’échelle nord-américaine, ce sont les banlieues qui entreprennent le moins d’actions afin d’accélérer la transition écologique et d’atteindre la carboneutralité en éliminant leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). (Dierwechter, 2010; Osofsky, 2015; Teicher, 2021).

L’objectif principal de la recherche est de déterminer si les habitants des banlieues du Grand-Montréal sont prêts à accepter des changements dans leurs milieux de vie. Ces changements seront susceptibles d’avoir des impacts parfois positifs, parfois négatifs sur leurs modes de vie et leurs habitudes de vie. En sachant mieux l’acceptabilité sociale des banlieusards face à diverses interventions d’aménagement durables, il sera possible de savoir quelles interventions pourront être réalisées en banlieue et lesquelles ne pourront pas l’être, le tout dans le but de combler le plus possible les désirs et aspirations des banlieusards.
Dans le cas possible où les banlieusards ne montrent que très peu d’ouverture face à ces interventions, et dans les cas où ceux-ci considéreront de déménager plus loin en périphérie de la Ville de Montréal, les villes banlieusardes devront trouver des moyens et des stratégies afin particulières afin de procéder à la réduction de leurs GES et même à la carboneutralité. La présente étude permettra de démystifier le tout et proposera des recommandations à ces villes. »